English version : https://nathjy.travel.blog/2020/06/14/indian-trains/

Un couloir central, et de part et d’autre des rangées de trois sièges en skaï marron. Il fait un froid polaire, la climatisation doit être mise à fond et cela ne gène pas les autochtones assis ça et là, le plus souvent en famille, faisant passer le temps du voyage en discussion ou en rattrapage de sommeil. Quelques uns regardent leur smartphone ou leur ordinateur. D’autres, plus rares, lisent le journal ou un livre. Les sièges ont l’air d’avoir cent ans, comme si chacun des un milliard d’indiens y avait voyagé un jour. Le skaï marron est défraîchi, mais tient bon, c’est du solide. Les tablettes sont en métal, du costaud aussi, qui ont sans doute subit le test de l’éléphant, non sans dommage, mais non sans résister, et elles rendent encore, et pour longtemps, le service pour lequel elles ont été conçues. Les fenêtres sont petites, en double vitrage, avec un gros joint en caoutchouc qui en fait le tour, comme les débordements de la dernière mise en peinture de la voiture. A travers cet écran, défile lentement un paysage tropical, du vert, encore du vert, parfois des maisons, voitures, tuk-tuk, motos, scooters, vélos et piétons… Au plafond, six ventilateurs énormes, mais inactifs, nous sommes en hiver. Le porte-bagage, courant le long de la paroi, au-dessus des fenêtres, tout petit proportionnellement à la voiture, mais rempli de toutes de colis et de valises. Le train ralentit, apparaît alors le quai d’une gare au nom imprononçable.
Par Jean-Yves