English version : https://nathjy.travel.blog/2020/06/30/teaming-up-at-a-time-of-social-distancing-a-challenge-met-even-after-50-days-of-confinement/

Faire équipe, une expression parfois un peu désuète ou une expression en passe de le devenir. Faire équipe, une expression galvaudée que l’on utilise pour relever un défi, gagner une course, mener un combat.

Faire équipe, quand la consigne dans l’air du temps consiste à tout faire pour réussi la distanciation sociale, cela commence à devenir un défi.Faire équipe en étant confinées cela a-t-il même encore un sens ? Faire équipe alors que le monde autour de nous invite au confinement, alors qu’il faut un « laisser-sortir » même pour les actes de première nécessité, cela est-il encore possible ? Alors au 50eme jour de confinement, j’ai envie de dire « défi relevé et atteint », j’ai envie de dire que c’est possible, que cela a du sens et surtout que cela vaut le coup.
Oui, il existe des petites équipes qui tiennent un peu partout dans différents métiers. Et il en est une qui a réussi à mettre en place d’autres formes de liens pour tenir dans la durée. Le confinement s’est mis en place un peu rapidement. Chacune d’entre nous a embarqué ce qu’elle a pu pour pouvoir travailler à domicile. Les premiers jours, il a fallu tester, installer les logiciels et on s’est soutenues les unes les autres comme on a pu. Bon c’est d’accord, tout n’est pas encore parfaitement rôdé mais techniquement on a réussi à tout faire.
Dans notre équipe, il y en a une (c’est Béa) qui est en arrêt maladie. Rien à voir avec le Covid, mais on garde le lien. Une autre (c’est Hélène) a crée un groupe sur Whatsapp pour nos petites pauses quotidiennes (un peu comme des pauses café), quelle excellente idée!

Puis, il y en a une troisième (c’est Amal) qui a commencé à faire des vidéos Youtube pour nous partager ses meilleures recettes. Enfin, je suis là à essayer de vous partager l’histoire de notre petite équipe qui a continué à ramer contre vents et marées.



Voilà donc, comment, sans nous voir (sauf en visio de temps en temps), nous avons réussi à maintenir les liens qui font que l’on a envie d’avancer ensemble au niveau professionnel. On a respecté la distanciation physique parce que c’est essentiel même si nous n’avons pas adhéré à l’idée de distanciation sociale. Il faut dire que ce concept est plutôt difficile à concevoir pour des filles qui passent leur temps à essayer de réduire ou d’éviter la distanciation sociale.

C’est d’ailleurs notre métier. Pour nous, la distanciation sociale c’est plutôt le truc à combattre, c’est synonyme d’exclusion (ce que l’on combat tous les jours), c’est synonyme d’injustice (ce que l’on essaye d’éviter avec les petits moyens qui sont les nôtres), c’est aussi proche de mise à l’écart (ce pourquoi on donne le maximum afin de l’éviter).

C’est pourquoi, je peux dire que nous avons continué à faire équipe tout en respectant la distanciation physique tout au long de ces 50 jours de confinement. On a gardé le cap côté boulot et on a maintenu les liens qui nous ont permis de tenir le cap. On a persisté à mettre un peu de piment dans notre quotidien pour le partager avec ceux qui en auraient besoin.

Parce qu’il faut bien le dire, en service social, sans équipe, il est impossible de garder le cap, il est impossible de digérer seul les tonnes d’injustices humaines et sociales auxquelles on doit faire face, il est impossible de donner du souffle à ceux qui en sont à cours. Sans équipe, comment trouver du sens pour faire face, jour après jour, aux situations les plus douloureuses? Sans équipe, il est impossible d’aider, ceux qui chutent pour mille et une raisons, à se relever.
Alors, les collègues, j’ai juste envie de vous dire merci! Merci pour vos messages, vos coups de gueules, vos blagues, vos recettes… Merci Amal d’avoir lancé une chaîne Youtube, merci Hélène pour le groupe Whatsapp et pour tes photos qui égayent les journées, merci Béa pour tes sms matinaux illuminés de tes ouvrages et de tes pétales de fleurs.
On a passé le cap des 50 jours et on n’a pas tangué, ni désarmé et on peut dire qu’ensemble on continuera à malmener la distanciation sociale tout en respectant la distanciation physique. Oui, nous avons maintenu le lien social avec ceux qui en sont privés tout au long de l’année pour cause de maladie, de fragilité, de manque d’argent, de perte de repères, avec ceux qui avaient déjà décrochés bien avant le confinement.

On a réussi à prendre de la hauteur quand il le fallait , à chasser les nuages, à se rappeler les unes aux autres que malgré toutes les injustices, au dehors il y a un monde qui vaut le coup, qui vaut la peine que l’on se batte parce qu’il est vraiment beau. Alors on a continué à se battre pour que tout le monde puisse en profiter.

Tout comme les tisserands sur leur métier à tisser, on a démêler les fils quand les histoires étaient emmêlées.

On a aidé à tenir la rampe pour remonter les escaliers parfois un peu raides de la vie quotidienne.

On a humblement permis à certains de voir le bout du tunnel.

On a même essayé de rallumer les étoiles pour ceux qui étaient dans la nuit noire.

Tout comme les pêcheurs sur les ports de pêche, on a essayé, comme on a pu, de remailler les filets quand les coups du sort avaient percé le moral de multiples trous.

Alors, oui, aujourd’hui, je peux dire que, tout comme ces mains qui soutiennent les murs assaillis par le flot des gros paquebots de Venise, on n’a rien lâché et on tiendra bon grâce à notre sacré esprit d’équipe !


Par Nathalie
bon…alors….bah moi j’ai les larmes aux yeux en lisant ceci les drôles de dames!!!!!!!merci Nathalie pour ces lignes qui me vont droit au coeur…….❤😊merci à hélène pour sa gentillesse, sa douceur, son écoute aussi …..si le temps actuel est à la réflexion…il confirme encore et toujours que l’essentiel est de s’ouvrir au monde qui nous entoure, s’ouvrir aux autres , car c’est cela la vie, découvrir, apprendre, écouter et puis bien sur aimer tout simplement …une personne, un regard, une situation, et puis ne jamais perdre une occasion de rire;;;;c’est fou le bien que cela procure 😜bon et notre chère amal, et bien c’était une sacré bonne idée qu’elle tout comme hélène d’ailleurs vienne rejoindre notre équipe, parce qu’en plus elle bosse pas mal!!!!quoi que 😜😜😜😜je plaisante bien sur…bon en attendant on ne pas quand on va se revoir mais ce qui est sûr c’est que l’on va se revoir!!!!!! 😊👍🤗je vous embrasse toutes les trois et bien le bonjour à jean Yves😀
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From my mother: Bravo à toute l’équipe qui a tenu bon dans un travail qui est loin d’être habituel, pour poursuivre leur action sociale!
C’est un bel exemple d’une équipe soudée et aussi d’une solidarité poursuivie en temps de confinement. On a envie d’applaudir.
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J’avoue Hélène : après lecture je pleure ;
C’est vrai Nathalie, par moments je commençais à sombrer mais toujours une main soit d’Hélène, soit de Béa, soit ton appel du matin (je ne le montrais pas mais j scrutais l’heure comme avec la peur d’être oubliée),
Des sentiments bizarres, des bouffées d’angoisse nouvelles, des éclats de rire devant le smartphone
Quelle beau texte sur une belle histoire de folie collective
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Ca c’est une dédicace qui déchire 😏 Bon j’avoue, j’ai même eu les larmes aux yeux !!! Merci cheffe pour ces quelques mots qui font du bien!!! C’est rigolo car le 50e sujet de mes photos confinées est du papier bulles, on peut dire que c’est notre équipe: bien soudée et c’est l’éclate !!! Plein de bisous à vous 3 les drôles de Dames… Les socialettes 😉😉😉
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Une dédicace pour une équipe qui déchire comme tu dis 😉😉👍
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