Redécouvrir Paris à la sortie du confinement

English version : https://nathjy.travel.blog/2020/07/02/rediscovering-paris-at-the-exit-of-the-confinement/

Article dédié à tous les amoureux de Paris et en premier lieu à mon père, Claude Rouleau, parce qu’il m’a appris à aimer la magie de Paris.

Ce matin, en ouvrant les yeux, ils se rappellent qu’à partir d’aujourd’hui, ils ne sont plus assignés à marcher dans un rayon limité à 1km autour de leur lieu de résidence, pour cause de confinement. Le temps, capricieux, leur a réservé, comme aux nombreux parisiens qui doivent reprendre le travail, une surprise : dehors le vent rugit et c’est la tempête, comme un temps de rentrée des classes, comme le signe qu’il n’est peut-être pas encore temps de sortir du confinement ?

Ils sont pourtant bien décidés, ce soir, après leur journée de travail, ils iront marcher, arpenter le bitume pendant des heures comme ils aiment tant le faire. Partir à la découverte des cours cachées nichées dans de petites rues anciennes, des façades insolites, des petits lieux au charme insoupçonné. Ils ont tout simplement envie de reprendre leurs éternelles balades. Ils ont un besoin impérieux, l’un comme l’autre, de s’assurer que Paris est toujours Paris, de voir de leurs yeux que la Seine coule toujours sous les ponts, d’emprunter le Pont du Change ou le Pont Neuf pour s’émerveiller de la perspective, de marcher sur l’Ile de la Cité. Ils ont envie de retrouver l’ambiance qu’ils aiment tant, de s’assurer que les façades majestueuses, signes d’un temps passé, sont toujours à leur place, bien alignées le long de la Seine. Ils ont aussi besoin de savoir si l’atmosphère parisienne a changé après deux mois de confinement.

Il est maintenant 18 heures, le soleil a rejoint Paris, comme un clin d’œil offert à tous ceux qui sortent du travail et ont envie de profiter un peu de cette première soirée, tout en respectant les gestes protecteurs bien entendu. Il est temps de descendre vers les quais de Seine en empruntant le Boulevard Saint-Michel. Ils n’oublient pas de s’arrêter à la papeterie de Chez Gibert Jeune pour faire le plein de fournitures, il est temps pour eux de faire le ravitaillement après ces deux mois de confinement. Quelle joie se sera de retrouver la douceur des cahiers Clairefontaine sous la plume. Clairefontaine, une entreprise dont le siège est toujours à Paris, sur les bords du Canal Saint-Martin.

Ils s’amusent tout au long du parcours, en constatant que les deux enseignes devant lesquelles se trouvent les plus longues files d’attente sont les coiffeurs et les magasins de vélo.

Ils s’étonnent de découvrir que la rue de Rivoli est fermée, pour une part, à la circulation et que de nouvelles pistes cyclables géantes ont été installées durant la nuit. Il est vrai que les parisiens optent de plus en plus pour ce mode de déplacement plus écologique.

Ils laissent enfin leurs pas les guider jusqu’à la rue des Rosiers pour y déguster une pita-falafels à emporter et se retrouvent plongés à Jérusalem en quelques minutes. Elle s’extasie devant quelques nouveaux graphs ici ou là tandis qu’il prend des photos des façades et des géraniums qui ornent de nombreux balcons de la vieille ville. Tout leur semble nouveau, mais c’est peut-être juste leur façon de regarder le monde qui a changé.

Ils décident de revenir par le Pont d’Arcole et croisent un groupe de jeunes adolescents qui essayent de se photographier tout en respectant les gestes protecteurs.

Ils se laissent tenter par un petit détour par le quai Bourbon pour admirer le soleil qui vient lécher l’une après l’autre les façades des quais de Seine. Il dépose sur chacune d’entre elles ses couleurs chatoyantes de soleil arasant.  De là, ils ont une très belle vue sur le Panthéon, sur la montagne Sainte-Geneviève et sur Notre-Dame.

Quai de l’Archevêché, ils passent entre le square Jean XXIII et le mémorial des Martyrs de la déportation et croisent deux pigeons qui se bécotent au chevet de Notre-Dame.

Ils éprouvent un sentiment de liberté, juste parce que ce soir, il est enfin possible de sortir du périmètre limité dans lequel ils ont déambulé pendant les deux derniers mois. Ils choisissent de remonter par la rue des Bernardins et aperçoivent pour la première fois, le musée du geste et de la parole. En passant devant la Mutualité, elle se remémore tous les arbres de Noël auxquels elle a assisté ici durant son enfance. Ils arrivent bientôt devant le Panthéon, où ils sont surpris de ne croiser qu’un père et ses deux enfants en trottinette. C’est bon de profiter du calme et de faire quelques photos que la vie habituelle ne permet pas de prendre.

Ils rejoignent maintenant Port-Royal pour admirer au loin Montmartre qui surplombe la ville. Le sénat en contrebas est aussi éclairé. La station de métro est désertée par tous les voyageurs.

Ils se disent que Paris sera toujours Paris et qu’il est vraiment agréable de ne croiser pratiquement aucune voiture. Cette ville possède en son sein une magie à nulle autre pareille, avec son lot de petites échoppes.

En rentrant, ils découvrent que ce soir Denis Robert n’a pas enregistrer l’édito du lundi soir sur le Média, comme il en avait pris l’habitude tout au long du confinement.

Mardi, mercredi, ils renouvellent leurs balades ici et là et sillonnent avec un immense plaisir les rues de la Capitale au gré de leurs attirances : rue du Pré aux Clercs avec sa plaque de rue qui dépasse du coin de l’immeuble, rue de Condé, rue de l’Université…

Mercredi soir en rentrant, ils apprennent avec joie que Denis Robert et quelques comparses bien connus, viennent de lancer le Conseil National de la Nouvelle Résistance. C’est un grande nouvelle, le programme paraitra le 27 mai prochain. Ils sont désormais en état d’alerte.

Samedi, dimanche, ils se lancent dans de plus longues escapades et se réjouissent de retrouver leur QG aux Grands Voisins. Passer à la Ressourcerie pour faire le plein de lecture est un pur bonheur. La vie reprend maintenant un peu partout.

Ils vont même déguster une glace chez Grom, rue de Seine et se rappellent les fois où ils sont venus ici en famille.

Ils sont étonnés de découvrir le Jardin du Luxembourg complètement vide, du jamais vu…

Ils parcourent encore et encore les quais de Seine et sont bluffés de voir le ciel bleu qui se reflète sur les eaux vierges de tout bateau-mouche. Ils sont tout simplement heureux de revoir les parisiens qui savourent le soleil sur les quais ou sur l’esplanade des Invalides.

Ils s’arrêtent pour admirer le jeu de l’ ombre et de la lumière sur les flots et sous les ponts de la seine et ils s’inventent des histoires. Ils s’amusent à compter les luminaires sur le pont Alexandre III et admirent, pour la deux cent cinquantième fois, les sculptures.

Ils s’émerveillent aussi sur la nature qui a profité de ces deux mois paisibles, pour reprendre ses droits un peu partout dans Paris et ils se demandent ce que sera demain ?

Par Nathalie

4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Avatar de delzongle delzongle dit :

    très belle balade, j’y étais……

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  2. Avatar de amal amal dit :

    super agréable de se ballader sur tes lignes, quel plaisir de re-découvrir Paris

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  3. Avatar de Daphné Daphné dit :

    Quelle merveilleuse promenade à travers notre ville ! Chaque texte nous emmène en voyage, c’est un pur bonheur ! BRAVO & MERCI !

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  4. Avatar de Hélène DENIZE Hélène DENIZE dit :

    On s’est baladé avec vous, merci ☺️

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