English version : https://nathjy.travel.blog/2020/07/27/wink-from-pakistan/

Ce soir alors que je parcours pour la énième fois, la BD « Le photographe », l’histoire de MSF aux confins de l’Afghanistan et du Pakistan, je jette un coup d’oeil furtif sur notre blog. Et voilà que, oh surprise, nous avons notre premier lecteur du Pakistan. Quelle bouffée d’émotion, qui bien vite se transforme en questionnement et interrogations… Qui peut bien avoir eu vent de ce blog dans ces contrées si lointaines ? Qui es-tu ? Homme ou femme ? Qu’es-tu venu chercher au travers de nos mots, derrière nos écrits ? As-tu trouvé quelque chose qui t’a plu ? Avons-nous réussi à te faire décoller un peu de ton quotidien, avec nos mots et nos photos ? Par quel mystère, par quelle magie, es-tu arrivé sur ce blog au moment même où je me plongeais avec délectation dans cette sublime BD, qui évoque avec tant de poésie des contrées si proches de toi.

Es-tu plutôt résident du Nord? Vis-tu dans un environnement urbain au milieu des klaxons et de la poussière des villes ? Achètes-tu ton pain le matin aux enfants qui se faufilent entre les files de voitures, dans les embouteillages ?

Vis-tu plutôt dans les montagnes du Sud, celles que je redécouvre avec joie à chaque fois que je parcours cette BD ? Cette BD que nous avons justement retrouvée ce matin chez Gibert Joseph et que nous nous sommes empressés d’acquérir. J’avoue que j’ai une petite fascination pour ces contrées escarpées, où malgré la rudesse de la vie quotidienne, les femmes sont si belles et les hommes si fiers.

Reviendras-tu un jour sur ce blog pour découvrir ce message ? Habite-tu Islamabad, Peshawar, Karachi, Hyderabad ? Ces noms de villes qui nous transportent instantanément à l’autre bout du monde, dans un univers qui n’est pas le nôtre. Ces noms qui résonnent, pour certains, du pas des caravanes de chameaux de la Route de la Soie, et pour d’autres, du bruit des mitraillettes qui ont ravagé ces merveilleuses contrées durant tant d’années.

Islamabad, la plus grande mosquée du monde, mythe ou réalité ? Peu importe, je m’y éveille vers 4 ou 5 heures du matin et j’entends déjà le muezzim au lever du jour. Durant les quelques premières minutes, c’est surprenant puis le plaisir du dépaysement s’instille tout doucement dans mon esprit et me procure un grand bonheur. Peshawar et ses multiples bazars colorés. Je sens déjà les arômes des épices et me laisse emporter dans un tourbillon de mille couleurs. Je revois aussi la terre des montagnes avec ses milles couleurs en couches successives d’ocre et de vert.

Et finalement me voilà ce soir, une nouvelle fois, devant mon carnet bleu, l’esprit en plein coeur des montagnes entre Peshawar et Kaboul, à faire connaissance avec le peuple des Pachtoums. Ces hommes qui habitent dans des montagnes perdues, qui portent le pakol en laine de couleur beige. Ils ont fière allure, ne se perdent jamais dans les montagnes et leur regard porte loin au fond de la vallée. Parfois, ils accompagnent des étrangers comme nous dans le Corridor du Wakhan et nous sommes sous le charme de leur maitrise parfaite de la cartographie.

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Nous nous laissons envouter par les couchers et levers du soleil qui rythment la vie sans autre repère que celui du temps et de la nature. Le matin cela sent bon les pains ronds cuit dans le feu de bois, la laine de mouton, la rosée sur les montagnes…Est-ce là ton quotidien ?

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Une fois encore, nous sommes sous le charme des étendues infinies du désert, différent chaque matin et pourtant si immuable. Nous sommes étonnés de découvrir au détour d’un chemin les villages perdus au fond des vallées et nous sommes captivés par la vie que nous découvrons. Habites-tu un de ces villages en terre? Es-tu l’une de ces femmes que l’on aperçoit sur le chemin de montagne et qui remonte vers sa maison avec sa cargaison de petit bois pour le feu ?

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Alors ami(e) lecteur(trice) du Pakistan, juste un grand merci à toi, de nous avoir offert, le temps d’une soirée, cette balade imaginaire…

Par Nathalie

Ps : comme je n’ai pas eu la chance de voyager au Pakistan, merci aux paysages et aux habitants du Sinaï et de l’Atlas qui m’ont aidée à vous faire un peu rêver…