Versione italiana : https://nathjy.travel.blog/2020/09/01/una-rivoluzione-che-richiede-tempo/

Alors que la planète n’en finit pas de dépérir, alors qu’aux quatre coins du monde s’enchaînent les catastrophes humaines et écologiques, des hommes, des femmes surgissent ici et là et s’activent chacun à leur manière pour inverser la tendance. De nombreuses belles personnes s’évertuent chacune selon leurs possibilités, leurs talents à faire comprendre à leurs co-humains, qu’il est grand temps de faire autrement, que non seulement c’est possible et que ce n’est pas un retour en arrière mais une véritable évolution positive.

Hugo Clément, jeune journaliste talentueux, militant de la cause animale, découvert par Grégoire à l’occasion de la marée noire à l’Île Maurice, crée une émission « Sur le front ». Par ce biais, il réveille les consciences et se tient sur tous les fronts pour nous éclairer sur les enjeux écologiques.

Naomi Klein, que nous avions eu la chance de rencontrer, au « 104 », haut lieu de réflexion sur l’avenir, lors de la COP 21 et avec qui nous avions participé à une action interdite lors de ce même évènement, sort un nouveau livre : « Plan B pour la planète ».


Grégoire, à peine arrivé à l’Île Maurice, s’engage aux côtés des Mauriciens, pour que cette île paradisiaque ne devienne pas le dépotoir de notre civilisation : vraquier échoué et qui déverse des jours durant son infâme marée noire sur ce lagon de toute beauté, détruisant au passage une bonne partie de la biodiversité, plastiques innombrables jetés sur les plages détruisant petit à petit la mangrove…

Avec son cœur et sa conscience, avec ses mots et ses photos, il nous aide à prendre conscience du drame qui se joue à des milliers de kilomètres. Il nous montre aussi et surtout, le bel élan de solidarité qui s’est mis en place et, nous permet de prendre conscience que les gestes citoyens peuvent encore changer le monde. Les dernières informations sont inquiétantes ; on ne dénombre pas moins de 25 dauphins échoués sur les plages. Il nous invite à nous poser la question « Qu’est-ce que sera demain ? » comme le titre de cette chanson des années 80 d’Yves Simon. Il nous propose d’emprunter ensemble des nouveaux chemins. ( cf les articles sur l’île Maurice)


A quelques milliers de kilomètres, c’est au tour d’Arjun, un ami indien, de nous parler des jeunes de Mothakkara qui, après avoir abandonné un temps la culture du riz, reviennent en groupe solidaire et organisé pour faire émerger une nouvelle forme d’autosuffisance alimentaire.

De notre côté, tout comme de nombreux parisiens, nous essayons régulièrement de participer à des actions de désobéissance civile pour dénoncer l’emprise du néo-libéralisme sur notre planète. (Cf article Un autre monde est possible)

Ici et là, germent d’autres expériences, l’artiste Bansky offre un nouveau bateau baptisé « le Louise Michel », à Pia Klemp afin qu’elle puisse continuer à porter secours aux réfugiés en Méditerranée.


HK et Kalune nous enchantent avec poésie, sur leur musique. Quel bonheur quand au cœur des actions de désobéissance, ils mettent leur don au service de la planète.

Cédric Herrou mixte l’accueil des réfugiés et l’agriculture biologique dans le Sud de la France en créant une nouvelle communauté Emmaüs.



Jean-Philippe Merkel et sa compagne font découvrir, à ceux qui fréquentent les « Grands Voisins », les vertus des céréales anciennes et de la fermentation qui prend son temps. (Cf article Le marchand de bonheur)


Et puis ici, à Marta, il y a deux fées qui s’évertuent à donner une nouvelle orientation au monde de demain. Elles se nomment respectivement Giulia et Renata. Jean-Yves vous a déjà présenté Umberto le magicien.

Quel bonheur d’avoir un jour découvert ce petit coin de paradis au détour d’une balade en tandem. Comme vous le savez, les fées n’ont pas d’âge. Alors au jardin des fées à Marta, rien n’empêche les fées d’avancer dans leur révolution quotidienne pour un « mieux vivre », peu importe leur âge.

De la route qui longe le lac de Bolsena, une porte aux teintes pastelles invite à entrer dans le jardin.

On entraperçoit les tournesols orangés et les oliviers aux multiples déclinaisons de reflets verts.

Sur votre gauche, un petit massif de fleurs vous invite à pénétrer plus avant.

La flore a reconquis ici quelques vieux outils agricoles emportant notre imaginaire au siècle dernier. Celui où l’on prenait le temps de travailler au rythme de Dame Nature.

Un peu plus loin, un lézard se fait dorer au soleil en toute confiance. Il sait que les fées sont amies des animaux.

Dans ce petit coin, cela fleure bon la tomate tout juste cueillie. Le basilic à peine effleuré, vous offre aussi toute une gamme d’odeurs qu’il fait bon respirer.

Dans la petite cabane des fées jardinières, il est possible de commander des fruits et des légumes frais cueillis par Pam, un compagnon des fées, également jardinier.

Vos légumes seront déposés dans la matinée sous le patio, par l’une des deux fées. Le panier sera préparé des mains de fées, c’est-à-dire avec attention et délicatesse.

Derrière la cabane, un vieil évier de marbre se joue des ombres et de la lumière.

Une brosse à chiendent est là pour gratter les légumes de leur trop-plein de terre. Cela sent bon les gestes simples et qui donnent toute leur plénitude au temps qui passe.

A droite, quelques chaises déposées à l’ombre du figuier à l’attention des visiteurs, leur permettent de prendre le temps qu’il faut pour la causette. Nous sommes en Italie et ces temps d’échanges rythment encore la vie quotidienne. C’est ici que s’échangent les informations sur l’avenir du lac. C’est ici que l’on conscientise les consommateurs et voyageurs de passage.

Je mets au défi quiconque est passé par ici d’avouer s’il ne pense pas à Giulia lorsqu’il aperçoit ensuite un pot de la trop célèbre marque de pâte à tartiner.

En effet, nos deux fées ont depuis longtemps abandonné leurs longues robes de princesse à crinolines. Elles n’ont pas peur de s’accroupir pour prendre soin des plantes. Car ici on prend soin du moindre détail pour s’exorciser du monde globalisé. Elles n’hésitent pas à enfiler un pantalon pour aller manifester quand il s’agit de prendre la défense du Lac, si précieux, si plein de vie. Le dernier combat en date est celui de la noisette. Il y a peu, la trop grande marque de pâte à tartiner a encore voulu étendre son empire et a entrepris de racheter des terres auparavant cultivées en agriculture biologique, pour faire une opération de green-washing.

Ce faisant, elle a ainsi mis à mal toute une part du travail des paysans locaux en faveur de la biodiversité. La monoculture des noisettes ne convient pas à cette région. Voilà pourquoi, les mauvais génies de l’industrie doivent sans cesse ajouter des fertilisants, des pesticides, consommer beaucoup d’eau qui vient ensuite se déverser dans les eaux du lac perturbant ainsi la vie aquatique.

C’était sans compter sur le pouvoir de nos amies les fées et de leurs amis. Il est temps de lutter contre les mauvais génies pour sauver le lac. Une page facebook a même été créée « SOS lago ».

Revenons au jardin des fées qui s’épanouit au fil des saisons et à la lente révolution qui s’y met lentement en place. Je veux parler de la révolution des légumes et des céréales. C’est ici que s’exprime tout le talent de nos fées Giulia et Renata. Un savoir ancestral transmis de génération en génération, parfois oublié mais toujours retrouvé pour la bonne santé de la planète et de ses habitants.

Pour les plus curieux, qui oseront jeter un coup d’œil à travers le treillage de la moustiquaire, sous le petit abri de la fenêtre de la cabane des fées, ils découvriront bien des gourmandises mais aussi et surtout les fameuses « Oropasta ».

C’est à l’abri des regards, du fond de la cabane qu’a germé ce projet fou et révolutionnaire qui consiste à réintroduire la culture d’une variété de blé ancestral, recensé à l’université et à partir de là, fabriquer les pâtes du domaine.

Encore un tour de baguette magique contre les mauvais génies de l’industrie. Nos fées sont convaincues que c’est l’alimentation qui va changer le monde.

Et voilà, comment par un beau matin, tout en admirant pour la énième fois la vue sur le lac et sur Capodimonte, les voyageurs ont droit à une petite leçon sur la qualité du blé.

Le blé actuellement consommé dans la plupart des pays n’a cessé de subir des transformations sous la houlette des mauvais génies de l’industrie. Le vent transporte même la rumeur que depuis 15000 ans c’est sans doute le seul aliment à avoir subi autant de modifications.

Et c’est ainsi qu’au fil du temps, à cause de ces mauvais génies, certaines protéines du blé sont même devenues toxiques. Un nouveau défi à relever pour nos fées. Soutenues dans cette entreprise par Siddharta, elles ont décidé de jeter un sort à ces protéines toxiques.

En quelques années, le blé ancestral est semé, a poussé et a été moissonné.

Une nouvelle marque de pâtes a vu le jour et les fées se sont penchées sur leur berceau. Elles sont belles et bien digestes. Ce blé mesure jusqu’à 180 cm contre 30 à 40 pour le blé moderne qui de ce fait ne fait pas de couvert suffisant pour empêcher les mauvaises herbes et nécessite le recours aux pesticides.

Ce blé fort qui ne produit que 10 quintaux à l’hectare contre 60 pour le blé moderne insipide, indigeste voir toxique pour nombre d’entre nous.

Toute la question est là et c’est à cette révolution que nous conduisent en douceur Renata, Giulia, Umberto, Pam et Siddharta : « Que ton aliment soit ton médicament » comme le préconisait Hippocrate car au cœur même de l’Italie, pays des célèbres pasta, de plus en plus de personnes ne peuvent plus en manger et sont obligées de se tourner vers le riz.

Nos fées et magiciens des jardins portent en eux la conviction que c’est par ce biais que le monde va changer car comme le dit aussi Jane Goodall « nous sommes ce que nous mangeons ».

Alors chapeau bas, Mesdames les fées et Messieurs les magiciens du futur, pour votre révolution qui prend son temps et qui change inexorablement la face du monde. Car comme le dit le proverbe « qui va piano, va sano ».

Par Nathalie
Photos magnifiques et texte excellent !
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Bravo bravo à vous tous
Mon profond respect et chapeau bas à vous pour vos magnifiques actions inscrites dans la durée et l’authenticité.
Ma reconnaissance et ma gratitude pour vos partages bienveillants.
Merci du plus profond de mon cœur.
Rania Desbonnez-Hamou
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Merci ça nous touche vraiment 😉😘
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Merci pour la piqûre de rappel pour prendre conscience de ce dépérissement et de nous donner l’espoir que des personnes existent pour inverser la tendance
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Magnifique cette écriture qui nous entraîne dans un espoir possible d’un avenir meilleur, le bien manger et prendre le temps pour changer les choses, voilà de quoi nous rassurer sur le résultat déjà réussi.
Grand bravo aux fées et aux magiciens de la belle Italie.
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