
Subrepticement, insidieusement, voilà que Demoiselle la Seine, comme une jeune en révolte, est soudain sortie de son lit. Sans prévenir personne, elle a pris ses aises, gagnant ainsi de nouveaux territoires au beau milieu de la nuit, laissant ses proches, un instant, complètement démunis.
Prenant parisiens et mouettes de court, tous les habitants se sont retrouvés ébahis, sur les rives, à regarder passer le courant impétueux.
Les cormorans étonnés eux aussi, trouvent évidemment que les perchoirs se plutôt font bien rares.
Sous les ponts et tout au long des berges la colère est maintenant manifeste. Et oui, la Seine est bel et bien sortie de son lit, boueuse, débordante de vie et de rage, laissant les habitants des péniches pour un temps à l’écart des quais.
Depuis les ponts de Paris, les habitants s’étonnent de voir des passagers inhabituels qui attendent un bateau-bus qui ne viendra pas aujourd’hui… ni demain probablement.
Il faut bien le dire, face à la demoiselle qui a quitté son lit sans prévenir, les alignements des arbres, des escaliers ou des ponts restent quant à eux totalement impassibles. Ils savent qu’il ne reste qu’à attendre, en prenant patience, que les choses retrouvent le cours de la vie.
En parcourant les quais, on découvre qu’à chaque arrêt du bateau-bus, de curieux passagers se tiennent prêts à monter à bord. La Seine en sortant de ses gonds a donné des ailes aux oiseaux de passage voir même à l’éléphant du Musée d’Orsay qui aimerait lui aussi rompre ses chaines.
Celle qui offrait, hier encore, une pause aux promeneurs parisiens est désormais entrée dans la démesure laissant la ginguette abandonnée sans les pas de danse de ses habitués.
Finalement, la Seine est peut-être tout simplement entrée en révolte, comme Angela Davis en son temps, laissant pour quelques jours les cormorans, les cyclistes et les péniches tout simplement consternés.
Même le célèbre Pont Alexandre III a hésité quelques instants à quitter la rive et à tenter l’aventure avec elle. Mais il a finalement préféré rester attaché au Grand Palais dont il tire une part de sa grande notoriété.
Dubitatif, le Zouave du Pont de l’Alma attend que la jeunette reprenne ses esprits, car il la connait bien et sait qu’elle redeviendra un jour ou l’autre, calme et paisible, pour faire à nouveau rêver tous ceux qui viennent contempler ses flots bleus et majestueux.
A l’instar de la Grande Dame de fer, qui ne bouge jamais d’un rivet, péniches et mouettes ont fini par prendre leur mal en patience, tout en espérant que la Seine reprenne un jour enfin tous ses esprits.

Ce jour arrivé, du haut du Pont de Bir Hakeim, le métro pourra enfin admirer la Seine qui tranquillement regagnera les limites de son lit.
Par Nathalie













































A bas la routine !!!
Merci pour les dents du bonheur d’angela✊
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Merci de partager ainsi ton regard et tes promenades, Nathalie => quelle joie de démarrer la semaine en ta compagnie !
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Oh mais c’est qu’elle est bien montée depuis dimanche dernier ! Merci pour cette petite ballade d’un Paris insolite… Quoi que pas tant que ça, puisse que la Seine se rebelle malgré tout régulièrement !
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