Retour à Essaouira

Après deux années placées sous le signe de cinq petites lettres… que tous les humains connaissent désormais car ce qu’elles désignent a bouleversé toutes les sociétés… Après ces deux années donc, retrouver enfin le charme de la vieille ville d’Essaouira et ses délicieuses harmonies de couleurs qui défient le temps et apaisent le cœur, procure un très grand bonheur !

Fouler à nouveau le sol de la Medina, y faire de nouvelles rencontres, mais redécouvrir avec plaisir le marchand de lait, toujours posté au coin de la rue, comme si le temps s’était figé là il y a un peu plus de deux ans.

Sur la place, à l’ombre des grands arbres centenaires, apercevoir le marchand d’objets de brocante, toujours assis avec dignité au même endroit sur le rebord d’une marche.

Se faufiler ensuite sous un porche au coin d’une ruelle, et tomber sur cette porte semblant dater d’un autre siècle et que l’on avait déjà remarquée lors de nos précédentes pérégrinations.

Arpenter les rues étroites, aux courbes tranquilles et au charme suranné, déjà parcourues maintes et maintes fois. Y déceler les traces du temps qui s’écoule lentement.

Croiser un chat qui fait le guet, comme au bon vieux temps, sur le pas de la porte d’une vieille demeure, comme il y en a tant dans la Medina et dans les souvenirs de ceux qui sont passés  ici.

Emprunter une ruelle, tomber sur une fenêtre aux volets bleus et jaunes au détour d’un croisement. Reprendre la discussion où nous l’avions laissée et apprendre que Marfoud, du petit restaurant de la place du marché aux grains, tout comme le marchand d’olives de la grande rue ont préféré repartir vivre à la campagne. Un mouvement inverse à celui de l’exode rural des années 60 semble avoir marqué toutes les villes du monde au cours de ces deux dernières années.

Croiser l’homme au burnou rayé de beige et de blanc cassé maintes fois croisé dans le passé devant l’étal de chez Kadech, le vendeur de magnets.

Juste à deux pas, en face de la terrasse de chez Aftass, là où les échanges du matin vont bon train autour d’une tasse de thé, retrouver les marchands du jour, assis sur leur petit banc entrain de tchatcher les uns avec les autres.

Ressentir les mêmes émotions en redécouvrant l’artisanat local avec ici ces tapis aux multiples motifs géométriques, de couleurs vives sur fond bleu… Malgré les blessures du covid, le monde d’ici continue à vivre tranquillement, selon la sagesse d’antan, et dans les villes anciennes il fait toujours bon se retrouver, habitants, habitués, ou touristes d’un jour. C’est l’occasion de prendre conscience qu’il est des lieux traversés, des villes parcourues, qui impriment dans nos esprits des marques si puissantes et si fortes, que de replonger en elles nous apportent à la fois un ancrage dans la vie et un nouvel élan pour découvrir le monde et ses habitants.

Par Nathalie et Jean-Yves

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Avatar de Amal Amal dit :

    C’est comme si j’y étais avec vous, quel plaisir de re-trouver cet endroit qui par vos recits m’est devenu si familier.

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