Par un beau samedi de juin, filer en tandem, direction : le jardin des Tuileries pour …

..profiter d’une « visite découverte » conduite par des agents du Musée du Louvre qui se sont portés volontaires pour l’événement national « RDV aux jardins ».

Commencer d’admirer l’œuvre du célèbre jardinier, André Le Nôtre, qui, au 17e siècle, a transformé le jardin à l’italienne de Catherine de Médicis, en un magnifique jardin à la française.

En profiter pour contempler les nombreuses statues.

Porter un nouveau regard sur ce magnifique lieu dans lequel nous venons souvent nous promener.

Écouter Élise qui nous rappelle les différentes périodes qui ont traversé ce jardin royal, impérial et finalement ouvert à tous avec 14 millions de visiteurs par an.

Apprendre que ce jardin a été commandé au 16e siècle par Catherine de Médicis, lorsqu’elle a fait construire son palais qui se situait alors à l’entrée, juste après le Carrousel. Appelés Palais et Jardin des « Tuileries » car à cet endroit s’étaient établis des tuiliers qui ont été rapidement expropriés au moment de l’acquisition. Ceci a pu être confirmé par les archéologues qui ont retrouvé des fours encore remplis de tuiles prêtes à être cuites lors des derniers grands travaux du jardin.

Petit flash-back l’été dernier, pour se remémorer une sortie sur la grande roue et ainsi resituer les differents espaces qui composent le plus grand musée du monde, avec les allées majestueuses de ses jardins.

Revenir à notre visite de ce jour. Un peu plus loin découvrir les fossés creusés à l’époque de Napoléon III, lorsque celui-ci avait souhaité se réserver une partie du jardin pour son usage personnel et impérial.

Dépasser le grand bassin rond et, en ce jour de forte chaleur, rejoindre avec plaisir l’Exèdre nord pour y découvrir les nouvelles plantations qui procurent ombre et fraicheur bienfaisantes.

Au passage, admirer parterres et massifs qui font écho aux expositions temporaires du musée. Cette année, l’Égypte est à l’honneur, et les compositions, à peine mises en place, promettent un style très égyptien !

S’extasier devant le travail et l’ingéniosité des jardiniers et des concepteurs, qui œuvrent à la fois pour le bien-être des visiteurs et pour la préservation de l’environnement, mais sans négliger ni la mémoire des lieux ni la création artistique.

Comprendre, grâce aux explications de notre guide Élise, d’où provient l’expression journalistique les « marronniers » à propos des reportages qui reviennent rituellement chaque année. En effet, il y avait au milieu du jardin des Tuileries, un marronnier qui fleurissait beaucoup plutôt que les autres, à la pointe du printemps, et qui, sitôt fleurit, avait droit à l’honneur de tous les journaux, faisant ainsi couler beaucoup d’encre.

Après avoir traversé la grande allée qui conduit de la Pyramide au Champs Élysées, se diriger vers le bosquet de Penône, en référence à l’œuvre de l’artiste Giuseppe Penône.

S’arrêter devant « l’Arbre aux voyelles », une sculpture de bronze dont les racines dessinent toutes les voyelles probablement en hommage au poème d’Arthur Rimbaud.

L’arbre-sculpture repose dans un bosquet dont l’ensemble forme une œuvre d’art qui invite à la renaissance. En effet, à chaque extrémité des branches mortes, se dresse un arbre, chaque fois d’une espèce différente, et qui semble jaillir de la branche pourtant morte.

Emprunter l’allée centrale pour nous rendre au bassin octogonal…

…que voici, au milieu d’une zone très minérale, invitant à transformer les parapluies en ombrelle tant le rayonnement du soleil est intense.

Un peu plus loin, hors du jardin, l’obélisque de la Concorde, récemment restaurée, pointe juste derrière les tilleuls qui embaument l’air parisien de leurs effluves sucrées.

Se diriger ensuite, toujours sous la houlette d’Élise, vers les orangers et la roseraie.

Découvrir les petites oranges et humer les effluves diffusée par les orangers… et rêver du sud.

Se tourner un peu, et voici qu’à l’horizon jaillit la Dame de fer.

Au-dessus des grilles du jardin, c’est le Grand Palais qui prolonge la vue.

Se réjouir en découvrant la roseraie avec ses lavandes: un lieu de biodiversité extraordinaire pour la Capitale. Non, non, nous ne sommes pas en Provence mais bien au plein cœur de Paris.

Un doute ?

On dirait le Sud…

Emporté par les vagues des lavandes, le temps semble s’être arrêté…

… et invite à faire une pause à l’ombre, bien installé sur l’un des 3000 sièges mis à disposition des promeneurs et des rêveurs d’un jour.

Reprendre la promenade et rejoindre l’espace dédié, depuis des générations, aux enfants. Se laisser alors surprendre par le Chat Botté qui se tient au pied…

…du buste de Charles Perraud grâce à qui le jardin, au 17e siècle, a pu rester accessible au plus grand nombre. En effet, Colbert, craignant les incivilités des parisiens, voulait alors en réserver l’usage au Roi.

Revenir vers le Jardin du Carrousel et admirer un instant encore la vue sur le Musée d’Orsay, alors qu’au loin l’orage se prépare.

S’amuser en découvrant que les bateaux, qui font le bonheur des petits parisiens depuis des générations, sont eux aussi rentrés au port… probablement de crainte qu’ils ne se perdent dans la tempête qui approche au loin.

Apprécier en se retournant la perspective créée en son temps par Le Nôtre pour inciter les promeneurs à pousser leurs pas toujours un peu plus loin. A cette époque, nul besoin d’appli de marche ou autre gadget pour réanimer la motivation des promeneurs, il aurait ainsi suffit, comme le raconte l’histoire, de créer un effet d’optique en dessinant un bassin plus grand au loin pour donner l’impression qu’il se situait tout près.

Il est temps pour nous de remercier vivement notre conférencière du jour pour ses explications fort intéressantes, de regagner la Porte des Lions auprès de laquelle nous avons stationné notre tandem, et de filer dans le 14e pour rejoindre nos pénates.

Un prochain article vous fera partager la visite sur l’aspect environnemental.

Par Jean-Yves et Nathalie