Le w-e des 4 et 5 juin 2022, en France, c’était l’évènement « RDV aux jardins ». Parmi les nombreuses visites de jardin proposées, nous avons choisi d’aller suivre celles du jardin des Tuileries, où il y avait deux visites de proposer : l’une plutôt historique, et l’autre plutôt botanique, mais toutes deux très intéressantes. Voici celle du dimanche. Dans la nuit, une bonne pluie est tombée, nettoyant la végétation de la poussière soulevée par les pas des nombreux visiteurs. Arbustes, plantes et gazon ont retrouvé un beau vert de fin de printemps.

Donc, visite guidée sous la houlette d’une responsable des jardins, pour découvrir la mise en scène sur la thématique de l’exposition temporaire du moment : « Pharaon des deux terres ». D’où ces pyramides de bois, et un choix évocateur de plantes pour les nouveaux massifs…

…eux même de forme « Égyptienne »…

…et, entre autre, des papyrus.

Un peu plus loin, côté sud du jardin, nos yeux sont attirés par une prairie mellifère située à proximité des 6 ruches, afin de favoriser le butinage des abeilles.

En se dirigeant vers la Grande allée, nous découvrons, au pied de beaucoup d’arbres anciens, un « chignon racinaire » : les racines n’arrivent pas à pénétrer dans le sol endurci par les pas des milliers de visiteurs, alors elles se cherchent en rond, comme les plantes en pot.

Heureusement les jardiniers travaillent à améliorer la situation en plantant ce qu’il faut ici et là…

…des plantes qui recouvrent le sol et le protègent, par exemple.

Le résultat est alors satisfaisant, et les arbres peuvent se développer harmonieusement, ici au milieu d’une végétation de sous bois. Cela permet aussi de faire tomber la température et l’on peut constater soi-même la différence entre le chemin et le couvert du sous-bois.

De nouvelles espèces sont replantées, comme la grande allée d’ormes, avec des variétés adaptées aux nouvelles conditions climatiques et au milieu ambiant propre à ce jardin. Il est aussi nécessaire qu’elles soient résistantes aux nouveaux parasites.

Du côté de l’exèdre nord, on trouve le fameux bosquet aux oiseaux, planté d’un mélange de merisiers, de sorbiers… et d’autres espèces convenant aux nids des oiseaux, sans oublier les massifs de plantes de sous-bois à destination de ceux de nos amis à plume qui vivent et nichent au ras du sol.

Avançons encore de quelques pas et laissons-nous emporter par le charme de quelques artichauts bientôt en fleurs autour desquels de nombreuses abeilles frétillent.

Sur la gauche, toujours en remontant l’allée centrale, nous apercevons des chenilles qui se régalent des feuilles de marronniers. Mais au final, la feuille meurt prématurément et tombe, laissant croire que l’automne arrive maintenant en plein été.

A regarder de plus près, cette invasion ne circule pas sur toutes les feuilles !?!

En effet, le Jardin des Tuileries vient aussi d’acquérir une nouvelle variété de marronniers qui semblent être résistante à ce type de parasite.

Laissons nos yeux se régaler des fleurs qui égayent aussi la perspective au niveau du sol.

Comme un peu partout en Europe, les buis, qui ici bordent la roseraie près de la place de la Concorde, ne semblent pas en pleine forme. Eux aussi sont victimes du parasite dévoreur. Heureusement, les jardiniers déploient leur savoir-faire et pour préserver les précieux buis, ils les arrosent avec des bactéries qui s’attaquent à ces parasites, permettant de limiter les dégâts.

Au milieu de la roseraie, de magnifiques lavandes parfument l’air de délicieuses effluves, accentuant ainsi le côté paisible de l’endroit.

Aux effluves des lavandes se mêlent celles des orangers qui viennent de revenir de Meudon où ils ont passé l’hiver au chaud.

Si l’on prend le temps de regarder les massifs de plus près, ici une bourrache, on entend un bourdonnement régulier…

… ici ça butine allégrement…

Les pattes déjà chargée de pollen, les abeilles s’enivrent du nectar des fleurs qu’elles ramènent à leur ruche, dans des aller-retours incessants.

Il faut dire que les différentes salles du jardin sont aujourd’hui bien garnies pour le pique-nique de ces demoiselles butineuses.

La plupart des abeilles butinent aux environs des ruches, mais quelques unes, plus intrépides, se lancent à la recherche de nouveaux espaces. Elle peuvent même s’aventurer à trois kilomètres pour déguster de nouvelles saveurs.

En ce début juin, le jardin donne un concert de toute ses variétés.

De retour vers le Petit Réservé nord, nous avons la joie de faire la connaissance du maître rucher du Louvre. C’est de lui que nous tenons nos informations, c’est un passionné !

Il nous fait l’honneur de découvrir la Reine de la ruche, ornée d’un joli point bleu, ce qui signifie qu’elle est née en 2020.

Au jardin des Tuileries, comme dans la plupart des jardins publics de France, les jardiniers ont à cœur de préserver la biodiversité et, à cet effet, ils ont banni tout produit chimique. Espérons qu’ils soient source d’inspirations pour les jardiniers amateurs de nos campagnes…
Par Jean-Yves et Nathalie