
Si vous passez dans la vallée de Katmandou, il ne faudra pas passer à côté de la fabuleuse Bhaktapur, et ce pour de multiples raisons dont nous espérons vous faire goûter les saveurs tout au long de ce post. Même si cette cité royale a beaucoup souffert du tremblement de terre de 2015, elle n’en reste pas moins un trésor architectural. Cette perle médiévale, autrefois surnommée Bhadgaon – le village du riz – doit ce nom à la culture du riz pratiquée dans toute la plaine alentour. Cela aussi vaut le détour mais ça fera partie d’un autre post.

Dès le passage de la porte, nous sommes touchés de découvrir que les vieux quartiers sont plein de vie, car encore habités et parcourus de jeunes qui sont scolarisés dans les différentes écoles situées au cœur même de la cité. Rien à voir avec les quartiers médiévaux de nos cités européennes qui finissent parfois par ressembler à des espaces du type Disney pour touristes en recherche de curiosités et de babioles à acheter.

Durbar Square s’éveille de bon matin, résonnant de la multitude des pas de ses habitants et de ses écoliers, heureux comme partout dans le monde de se retrouver les uns avec les autres pour échanger ensemble.

Où que nous posions le regard, des temples. Nous sommes entourés de temples aux architectures variées. Il y en a tant que nos yeux ne savent pas où commencer à regarder. Heureusement, Buddhiman est là pour nous aider à nous repérer dans le temps et dans l’espace et à donner du sens à cet environnement. Comme à chaque fois, notre guide nous invite à faire de cette visite un temps méditatif en prenant le temps, sans précipitation. Et pour commencer, c’est vers le temple de Shiva que nous nous tournons, tout petits devant la majesté élancée de la construction.

Puis, tranquillement, nous obliquons en direction du monolithe sur lequel est assis le roi Bhupatindra, en train d’honorer Taleju, la déesse de Bhaktapur.

Dans la même direction, un peu plus loin, nous découvrons l’entrée du musée d’art national avec ses impressionnants gardiens.

Mais, comme déjà dit, Bhaktapur, ce n’est pas qu’un joyau d’architecture du passé, car voici notre première rencontre avec une digne représentante du peuple Newar.

Petite pose enjouée devant la Porte d’Or qui mène au Temple de Taleju…

…située juste contre le Palais aux 55 fenêtres, et pas n’importe quelle fenêtre, nous vous laissons en juger par vous-même.

Nous éloignant du Palais et des Temples, nous arrivons dans le quartier des potiers, toujours très actif.

Nous sommes impressionnés par la production de tirelires.

Le travail des femmes des potiers consiste à s’assurer du séchage homogène des cruches, tirelires et pots de yaourt… avant la mise au four.

Pas loin de là, un ami de Buddhiman, tient son atelier et sa boutique. C’est l’occasion de faire plus connaissance et de voir des mains expertes à l’ouvrage. Nous en profitons pour faire quelques petites emplettes et, oh surprise, nous nous verrons offrir à chacun un petit Buddha en poterie.

Remontant une ruelle pour nous rendre vers la Place Taumadhi, nous croisons des aînés encore en pleine activité.

Travailler sur un tour en pierre, c’est vraiment très physique, mais cela a l’avantage de maintenir en grande forme.

Nous sommes captivés par le soin que ce potier accorde à chacune de ses pièces.

Sous les doigts experts, nous voyons la matière qui prend forme, et devient vase, inlassablement.

Mais soudain, l’homme jette un œil sur le côté…

…voici sa compagne de toujours qui vient d’apparaître et lui adresse quelques mots tout en riant.

On sent immédiatement dans l’échange des regards, des années de complicité, que rien, pas même ce travail éreintant, ne pourra détruire.

Avançons un peu plus loin dans la ruelle. Il est l’heure de faire la lessive.

Encore un peu plus avant, c’est le temps d’une méditation pour certains.

La balade en ville se poursuit, nous permettant de voir les différentes activités des Newari qui vivent ici : tricot, filage de la laine, tissage…

Sur un toit, une autre femme de potier à l’œuvre. Quelle dextérité pour brasser toute cette terre crue sans renverser un seul de ces pots de yaourt.

Une souplesse de yogi assurément…

Et c’est reparti avec un nouveau plateau bien chargé.

Ici des femmes remplissent des fours à poterie. Elles y entassent avec application une multitude de poteries, car il faut que le four soit le plus complet possible, sans que rien ne casse.

Autre activité, ici un marchand de champignons.

Et sur tous les visages, le sourire. A n’en pas douter, malgré les tremblements de terre, malgré les turpitudes de la vie, malgré la pauvreté, il y a du bonheur à vivre ici. Il y a dans ce pays un quelque chose qui permet de surmonter les difficultés, de se sentir aimé, de rester serein…

Sur le pas des petites échoppes, on échange, on discute et on rit beaucoup.

Les traces du dernier tremblement de terre n’empêchent pas l’animation joyeuse de la rue.

Petit à petit, les échoppes sont reconstruites, mais cité royale oblige, on a veillé à garder l’architecture ancienne. Une école a même dû être créée pour former de nouveaux ébénistes capables de reproduire le style Newar.

Certains méditent au milieu de leurs étals bien garnis…

…tandis que d’autres s’assoupissent en toute confiance.

Les anciens se retrouvent pour méditer à l’ombre, sur la place Taumadhi, face au majestueux temple Nyatapola.

Aussi appelé Temple des cinq étages ou des cinq tours, c’est, dit-on, le temple pagode le plus haut du Népal. A chaque palier les gardiens du temple : deux lutteurs Rajput, deux éléphants, deux lions… des gardiens de plus en plus puissants à mesure que l’on gravit les imposantes marches, et bien entendu, la divinité tout en haut étant encore dix fois plus forte que les gardiens les plus forts. Un chemin spirituel exigeant à faire pour atteindre la divinité…

Avec la hauteur, on découvre la ville sous un autre aspect.

C’est même l’occasion de croiser le célèbre Golden Eyes en arrière fond.

Au bas du temple, les grandes roues en bois des chars décorés qui serviront prochainement aux festivités de Nouvel An.

Tout en bas, dans un coins, un Newar, reconnaissable à son superbe Dhaka Topi, chapeau aux motifs variés, médite sur le va-et-vient des touristes.

Poursuivant notre périple, quelle surprise tout en haut du Temple de Lakshmi ?

Nous découvrons l’ultime gardien… Buddhiman !

…rayonnant de sourire !

Nous ne pouvons évoquer Bhaktapur sans mentionner son yaourt mondialement connu : le juju dhau, le roi des yaourts. Il s’agit d’une variété de yaourt, préparée par les Newari, dans les fameux petit pots en argile.

Nous avions entendu dire que c’était le meilleur yaourt du monde et nous le confirmons.

Une consistance parfaite et un goût crémeux inimitable et inoubliable. Surtout ne quittez pas Bhaktapur sans avoir pris le temps d’en déguster un ou deux… On en trouve dans de nombreuses petites gargotes.

Avant de vous laisser flâner paisiblement dans la cité médiévale à travers ces quelques derniers clichés, nous vous invitons à admirer cette fenêtre de renommée mondiale, ornée d’un splendide paon sculpté.

Place à votre visite libre au détour des ruelles de charme au gré de ces quelques photos qui, nous l’espérons, vous ferons rêver…Vous verrez comme il est agréable de plonger dans une nouvelle temporalité et d’en saisir les petits détails.










Par Nathalie et Jean-Yves