Retrouvailles au Wayanad*

*l’un des 14 districts de l’Etat du Kérala, lui-même situé dans le Sud-Ouest de l’Inde.

24 heures après avoir quitté le travail et la vie parisienne, nous voici tous les deux aux arrivées de l’aéroport de Kozikhode. Il est deux heures du matin, nous sommes à la fois fatigués et tout excités à l’idée de retrouver notre ami Arjun. Levant les yeux vers le ciel bien noir, nous nous amusons de retrouver cette drôle d’écriture toute en rondeur : le malayalam. Et soudain, voici qu’apparaît Arjun, pour des retrouvailles tant attendues par chacun d’entre nous, car cela fait 5 ans et donc « Full émotions » garanties.

Garé un peu plus loin, Lijin nous attend dans sa petite voiture rouge. Nous faisons connaissance avec celui qui est le beau-frère d’Arjun et qui va nous conduire jusque chez Usha, sa belle-mère et la maman d’Arjun. 3 heures de route, une courte nuit et c’est au petit matin que nous nous plongeons enfin pleinement dans notre nouvel environnement, magnifique et sauvage à nos yeux de parisiens… totalement dépaysant.

Depuis le seuil de la maison, nous redécouvrons avec joie ce paysage que nous n’avions pas oublié.

Et nous prenons tranquillement le temps de nous retrouver, d’échanger, de passer du bon temps ensemble en faisant progressivement connaissance avec la famille d’Arjun.

Et voici Usha, la maîtresse de maison, aussi douce et accueillante qu’il y a 5 ans.

Durant tout notre séjour, elle sera aux petits soins pour nous, ne cessant de multiplier les petites attentions. Nul ne peut résister à son si beau sourire.

C’est avec joie que nous avons dégusté un somptueux petit déjeuner typiquement kéralais, composé de idli (ces fameux gâteaux salés à base de riz, très moelleux) agrémentés de légumes épicés juste comme il faut. Le tout servi avec un délicieux thé massala. Après nous être bien restaurés, nous allons aider au rangement des alentours de la maison.

Jean-Yves se lance dans le balayage avec le balai en paille de riz qui permet de trier les petits cailloux de la terrasse.

On fait la chasse aux feuilles mortes qui tombent des arbres juste au-dessus de nos têtes.

On s’amuse en découvrant la faune locale (regardez bien juste au milieu du tronc juste en face).

Voici un bel exemplaire de caméléon local.

Comme il se doit, celui-ci change de couleur au fil de notre observation, en fonction de son environnement.

Tandis que nous observons la nature, voici que les cousines Kavi, Nithya, Devanjana arrivent les bras chargés de paquets. Elles reviennent de la ville où elles sont allées acheter des sari et vêtements pour le mariage. Les petits cousins Nridev et cousines Nrideva participent au déballage.

Au début, elles sont un peu intimidées par notre présence.

Mais rapidement, les rires prennent le dessus et commencent alors les bons moments qui vont remplir notre séjour au Kerala. Ici, le rire est toujours au rendez-vous et la vie prend une saveur toute douce, paisible et décontractée. On dit, dans cette région, que garder le sourire chasse les tensions du quotidien, que cela permet de ressentir la joie, d’oublier les soucis, de se tenir en paix et de chasser les douleurs. C’est ce que nous allons vérifier tout au long de cette immersion au Wayanad.

Nriveda se demande bien qui nous sommes. Pour le moment, elle reste à distance.

« You make me… smile », le slogan inscrit sur le tee-shirt de Nridev, pourrait être la devise de cette famille si exquise.

On prend le temps d’échanger assis sur le seuil de la maison. C’est très agréable de s’asseoir à l’ombre et de savourer le simple fait de passer un bon moment côte à côte. Ici, la vie est faite de choses toutes simples et les relations humaines sont au centre. Les smartphones sont bien présents, mais ils ne prennent pas toute la place.

Entre ses amis et ses cousins, qui passent pour donner un coup de main, Arjun est aux anges.

Nous sommes heureux de faire la connaissance avec Suresh et sa femme – l’un des supers oncles et l’une des supers tantes d’Arjun – car leur sourire sort tout droit du cœur. C’est une occasion de plus pour nous de faire une merveilleuse rencontre. On dit que le sourire est une thérapie gratuite… c’est étonnant les bienfaits que cela produit sur chacun.

Suresh veut à tout prix passer du temps avec nous et nous faire découvrir son village. Il nous propose une petite ballade en début de soirée, alors que le temps devient un peu moins chaud. Nous voici partis à la découverte de la campagne environnante.

Nous nous extasions devant les palmiers à noix de betel qui s’élancent majestueusement vers le ciel.

Puis oncle Suresh nous conduit jusque chez lui et nous partage sa passion pour les bonsaïs. Il en a créé de toutes sortes et son jardin est magnifique. Nous sommes ravis de cette petite virée ensemble.

Notre promenade nous mène ensuite à la bibliothèque de Mothakarra où nous retrouvons d’autres tantes d’Arjun. Est présent aussi son meilleur ami et la maman de ce dernier.

Tout le monde est fier de nous faire découvrir le carrelage tout neuf de la bibliothèque locale et c’est sous les sourires bienveillants de tous que laissons trace de notre passage dans le Livre d’Or.

Au retour, il fait enfin un peu plus frais. Il est temps de se lancer dans les travaux de terrassement pour accueillir les tentes qui seront installées pour la fête.

Un bel élan de solidarité anime toute la famille d’Arjun. Les oncles et cousins arrivent pour prêter main forte pour le travail, tout le monde prend sa part. Nous faisons connaissance avec un deuxième oncle d’Arjun : Sunilkumar Ke qui est lui aussi très accueillant et très attentionné à notre égard.

Le soir venu, nous sommes impressionnés par le travail et l’investissement des jeunes cousins. Quel dynamisme ! Et bien entendu, tout cela dans une ambiance festive et bienveillante. Chacun va à son rythme, prend sa pause selon ce qui lui semble bon et personne ne s’étonne de rien. A ce sujet là, nous comprenons que nous avons des progrès à faire dans nos contrées « occidentales », qui sont surtout très agitées et fatigantes, voir violentes… finalement, qu’est-ce que la civilisation ?

Il s’agit pour tout le petit groupe, de terrasser le mieux possible le terrain juste à côté de la maison et de réaliser un escalier pour pouvoir pouvoir y accéder. En effet, ce sera là que les invités prendront le repas qui leur sera offert, selon la tradition.

Pendant ce temps, je vais prendre mon premier cours de danses indiennes avec Archana, la délicieuse sœur d’Arjun, et avec ses merveilleuses cousines Nithya, Ka_vi et Devanjana. Un bon moment de rires et de partages permettant de faire plus ample connaissance. La danse est une autre forme d’expression locale de la joie ambiante. Merci à vous toutes et tous pour ces merveilleux moments que nous n’oublierons pas. Dès le premier jour, nous avons eu le sentiment de faire vraiment partie de votre super famille… et, bien que revenus en France depuis plus d’un mois, ce sentiment ne nous quitte pas.

Ishanvi, la nièce d’Arjun, vient danser avec nous. Elle apprend la danse à l’école et est, en effet, déjà très douée malgré son jeune âge.

Après une nouvelle nuit de sommeil, nous prenons la direction de la ville pour aller, nous aussi, nous habiller en vue des cérémonies du mariage.

Nous allons jusqu’au bout du chemin pour prendre le bus en direction de Vellamunda.

Le contrôleur du bus se charge rapidement de nous trouver une place assise. Il craint sans doute que nous ne soyons pas habitués aux chaos de la route. Dans le bus, nous retrouvons les cousines d’Arjun qui partent pour suivre un cours à Vellamunda.

Des bus arrivent de toutes les directions et s’arrêtent devant les différentes écoles. La jeunesse est nombreuse !

Nous découvrons les nombreux magasins de tenues de mariage, dans lesquels on trouve… tout ! Ici, le mariage est une chose sérieuse !

Pas loin, une statue de Gandhi trône au beau milieu d’une place. Un bon moyen pour se repérer, car à nos yeux, tout se ressemble ici !

Arjun, de son côté, a pas mal de choses à faire en vue de la cérémonie… mais il a toujours un oeil sur nous, sans doute ne tient-il pas à nous perdre !

Il doit, entre autre, commander les fleurs de jasmin qui orneront les cheveux des filles et prévoir les colliers et bouquets de fleurs de lotus qui, eux, seront uniquement réservés aux mariés.

Nous nous faufilons dans les rues de la ville, petite, mais très animée. Les tuk-tuk filent entre les bus, les camions de livraison et les scooters. Il arrive aussi qu’un éléphant échappé des parcs nationaux s’invite en ville. Cela fait alors beaucoup de dégâts et la population locale commence à en avoir assez.

Après avoir fait du change dans une banque, ce qui ne fut pas une mince affaire dans cette petite ville peu habituée à la présence de touristes. Nous étions très probablement les premiers français à échanger des euros en roupies et il a fallu que les banquiers s’y reprennent à plusieurs pour venir à bout de la procédure… un conseil : faites votre change à l’aéroport, là, ils ont l’habitude ! Après cela, nous nous dirigeons vers…

…le magasin de tenues de mariage.

Et là, nous faisons enfin la connaissance de l’heureuse élue : l’exquise Mamitha.

Le temps est venu d’essayer un sari qui, bien entendu doit correspondre aux codes vestimentaires du mariage… et pas de chance pour Nathalie – fan de bleu – pour une vieille amie du marié, ce code proscrit le bleu – pas assez digne sans doute – et prescrit un magnifique blanc cassé avec des broderies dorées, qui fait l’admiration de Mamitha.

Nous nous laissons prendre en charge… difficile de faire autrement, nos connaissances en matière de Sari et de mariage kéralais sont très limités !

Arjun nous rappelle qu’il nous faudra aussi une tenue pour la cérémonie de Haldi, l’un des rituels les plus amusant de la culture indienne. Pour cela, il nous faudra être tout habillés de jaune.

Jean-Yves se prête aussi aux essayages du dhoti – genre de pagne en tissu – qui est la tenue traditionnelle, obligatoire pour le jour du mariage. C’est assez dépaysant pour un français, mais un écossais serait tout à son aise !

…ce qui fait bien rire nos hôtes.

Essais et achats étant arrivés à leur terme – ouf ! – nous faisons une pause déjeuner dans un self local. Les couleurs et les épices sont au RDV. Nous avons ici un bel exemple de nouilles à base de farine de gramme ou de lentilles. Ces snacks sont accompagnés de piment, de citron, de cacahuètes. C’est très riche en protéines et très goûteux… et parfois très piquant aussi !

Nous faisons ensuite un arrêt chez un marchand de primeurs pour faire le plein de fruits.

Impossible de résister à l’attrait des ananas locaux – pas chers et délicieux !- des mangues et autres fruits colorés et riches en goût. Rien à voir avec les fruits souvent insipides que nous trouvons dans nos contrées. C’est le moment de faire le plein de vitamine C. Nous décidons d’en ramener le plus possible pour partager avec toute la famille à l’occasion des pauses goûter.

Petit tour d’horizon pour goûter encore à l’ambiance locale… la couleur est partout présente et cela fait du bien.

Les étals sont chargés de toutes sortes de produits qu’il nous faut découvrir et les sourires ne sont pas en reste lorsque nous interrogeons les commerçants.

Petit détour chez une couturière pour quelques ajustements avant…

…de rejoindre la gare routière où il nous faudra trouver le bon bus pour Mothakarra.

C’est fait grâce à Arjun… mais sans son aide, il est certain que nous serions encore en train de tourner dans un coin reculé du Kérala ! Il fait très très chaud, mais comme les bus n’ont pas de vitres aux fenêtres – il y a juste des volet pour la moussons – le voyage est tout à fait agréable.

Après cette journée en ville, nous sommes heureux de retrouver le paisible petit chemin orné de bananiers, de cocotiers et d’aréquier qui mène jusque chez Arjun. Au loin, se dessinent les douces courbes des montagnes de Bansura Hill…

La suite de cette extraordinaire semaine dans un prochain article.

Par Jean-Yves et Nathalie

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Avatar de Inconnu Anonyme dit :

    superbe transmission de votre inoubliable voyage pour un mariage inoubliable. Peu de personne dans une vie auront cette chance.

    merci de nous en faire profiter!

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