« Un jour, une découverte » : voyage à la rencontre de belles personnes et vers plus de lumière pour ensoleiller 2021… ! Porte ouverte sur les rencontres ! J-20″

Depuis quelques jours, ils prenaient le temps de voyager en train, attendaient dans les café des gares et espéraient trouver un peu de fraîcheur en se plaçant à côté des grilles des fenêtres.

Ils découvraient ahuris les travaux en cours sur les voies. On annonça ce jour-là que le train au départ de Trissur, était reporté de quelques heures, le nombre d’heures restant indéfini.

Tandis qu’elle dégustait un chaï bien épicé, il s’avança sur le quai pour suivre l’avancement des travaux.

Il constata que les travaux en cours étaient placés sous la houlette d’une jeune ingénieure.

Il écouta les conciliabules qui allaient bon train, sans comprendre un traître mot des échanges qui se tenaient à quelques mètres de lui, mais cela l’amusa.

Ils décidèrent ensemble d’apprendre à prendre le temps comme il vient.

Ils patientèrent, dans la moiteur ambiante, en se distrayant des allez-venues de la foule bigarrée.

Ils admirèrent les longs trains interminables qui passaient à intervalle régulier sur les autres voies.

Ils apprirent petit à petit à se repérer entre les différentes sortes de wagons. Les jaunes pour les personnes aux habiletés différentes …

Les bleus turquoises à vitre ou à grille correspondant chacun à une classe particulière.

Un train long comme un serpent sans fin s’étirait maintenant devant eux, c’était bien le 18212 , celui qui devait les conduire un peu plus au sud, dans les backwaters. Il leur fallait maintenant se mettre en quête du bon wagon puis monter à bord et retrouver leurs places.

A peine assise, elle s’amusa des petits paniers tricotés à la main pour suspendre les bouteilles d’eau des voyageurs. Le train commença à s’ébranler et elle lui dit : retourne -toi, regarde, nous quittons la gare dans laquelle nous sommes restés environ 4 heures que nous n’avons pas vues passer. Regarde les Chaïwala qui sautent du train en marche, car eux ne seront pas du voyage.

Lui, de son côté, s’amusait en découvrant les énormes ventilateurs disposés tout au long du wagon.

Ils arrivèrent enfin à Perumpally et se trouvèrent immédiatement plongés dans une autre ambiance. Un pêcheur naviguait paisiblement au milieu du lac.

Il avait dans les yeux tant de bonheur qu’ils décidèrent de passer là quelques jours pour tenter de percer ce mystère.

Se poser sur la terrasse, se poser un instant et chercher à comprendre les clefs de ce bonheur entrevu le temps d’un éclair dans son profond regard.

Choisir de le regarder vivre dans son quotidien si différent du leur.

Un quotidien qui interrogeait leurs regards et leurs mentalités d’occidentaux si habitués à tout faire de plus en plus vite.

S’extasier devant les mains qui saisissaient le filet, le lançaient, le tiraient et le retiraient sans fin des eaux, durant des journées entières.

S’enthousiasmer de le voir pagayer avec sa perche de bois.

L’admirer quand il se reposait en toute sérénité…

…qu’il prenait le temps de grignoter un bout…

… de se désaltérer…

… de changer sa barque d’orientation…

… de l’arroser …

… et de pagayer tranquillement à nouveau.

Savourer avec lui ce moment, où en fin d’après-midi, au terme d’une journée de pêche, il rejoignait la rive. La leçon de vie était maintenant intégrée, ils avaient enfin compris qu’il est bon de prendre le temps de vivre !
PS: remerciements à Virginie et Aurélia qui m’ont inspiré ce texte au détour d’un logo-rallye d’un atelier d’écriture partagé en pause déjeuner
Par Nathalie
En fait, c’est une passion d’attendre les trains 😉
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