Trek dans les Annapurna ; une aventure inoubliable

De Landruk à Kande en compagnie de Prem et de Ram, nous commençons la journée par un splendide lever de soleil et avec un délicieux petit-déjeuner. Nous poursuivons avec un trek entre contemplation, rencontres et découvertes. La descente vers Kande nous offrira des paysages magnifiques et de belles rencontres. C’est une expérience enrichissante et inoubliable au cœur des Annapurna, à proximité de Pokhara.

Il est à peine cinq heures, j’entrouvre les rideaux de la fenêtre, sans même avoir besoin de quitter mon lit. A travers les carreaux de la petite fenêtre, je découvre un spectacle époustouflant. Quel luxe de pouvoir s’offrir une telle vue, dès l’aube naissante, depuis un lit douillet ! Je souhaite à tous nos lecteurs de pouvoir vivre un jour une telle aventure.

Jean-Yves finit par se réveiller aussi, et nous enfilons rapidement nos vêtements pour nous précipiter dehors afin d’admirer le soleil qui se lève sur le massif des Annapurna. Dans un tel lieu, chaque occasion de voir le jour qui se lève est une chance même si c’est une féérie qui se renouvelle sans cesse. Toutes nos journées en tant qu’être humain devraient être rythmées par le lever et le coucher du soleil. Certaines civilisations en sont encore convaincues tandis que d’autres sont maintenant totalement coupées de ce rythme essentiel qui nous rappelle notre petitesse au regard de l’univers.

Les enfants de la maison voisine s’activent déjà sur tablette et téléphone portable… aucun doute, même au bout du bout du monde, l’empire du numérique a déjà étendu ses réseaux. Chance ou malchance ? L’avenir le dira.

Le tableau qui s’offre à nous est parfait… à l’horizon, le soleil levant colore déjà les plus hauts sommets.

Une dernière photo avant d’aller déguster un délicieux breakfast dans la tea-house suspendue dans le vide. Au menu, des yushang bhaley, ces succulents pains tibétains frits, un peu de muesli au miel des montagnes, des œufs et un thé chaï. Il faut prendre des forces pour tenir jusqu’à la prochaine halte. Nos amis Prem et Ram commencent invariablement leur journée avec le célèbre Dal Bhat.

Une fois rassasiés, nous reprenons la route en leur compagnie. En tee-shirt blanc, le jeune et sage Ram, un peu flou, mais toujours souriant.

En blouson rouge, le » vieux et sage » Prem, qui nous a promis une journée plutôt « flat », que nous inaugurons donc par… des escaliers. Au cours de cette journée, nous découvrirons que le concept népalais de « flat », c’est quand ça descend moins d’une heure avant de remonter et vice-versa, ou bien que la pente est inférieure à 45 degrés. A vrai dire, nous finirons par penser que la langue népalaise n’a pas de mot pour exprimer la notion de « plat ». 🙂 A moins que les Népalais ne soient aussi des farceurs au sens de l’humour très développé ?

Donc, grâce à un « plat » subtilement incliné, nous prenons de la hauteur, et nous ne cessons de nous retourner pour apprécier les splendeurs de cette vallée.

Ici, la vie est extrêmement simple, mais les paysages sont grandioses. Cela forme un contraste tel que le temps apparait comme suspendu et l’atmosphère chargée de bonnes ondes.

Comme partout au Népal, nous sommes constamment bercés par les lungta, ces petits drapeaux sur lesquels sont inscrites des prières que le vent agite infatigablement, et ainsi les prières se répandent partout, ajoutant une touche de poésie à l’ambiance féérique.

Sur le chemin, nous croisons de nombreuses petites échoppes similaires à celle ci-dessus. A l’intérieur, on y trouve un peu de tout, en fonction des récolte et des livraisons. Aussi, certains jours il y a profusion de tout et d’autres, seulement quelques pommes de terre et tomates.

Nous ne nous lassons pas d’admirer le massif enneigé qui brille maintenant de mille feux, captivés par tant de grandeur et de beauté.

Au village suivant la vue est encore plus majestueuse…

…majesté encore accentuée lorsque l’échelle du tableau nous est donnée par ces femmes de retour de la récolte de bois.

En nous éloignant, nous réalisons tous les deux, la chance que nous avons d’avoir pu accéder jusqu’ici pour vivre ces instants magiques.

Dans le village, le bois est déjà mis à sécher en prévision de la saison froide. Tout est bien en ordre.

Petit à petit, nous nous éloignons du fond de la vallée et prenons conscience de tout le chemin parcouru ces derniers jours.

Un chemin physique ardu et exigeant, mais surtout un chemin intérieur extraordinaire qui nous donne un tout autre éclairage sur le sens de la vie.

C’est maintenant une joie simple et profonde qui nous habite. Quel décalage avec la vie que nous menons l’un et l’autre à Paris. Ce trek est l’occasion de faire un grand décapage, de mettre à distance les folies du monde occidental. Tout comme Alexandra David-Neel, une des première occidentale à être entrée au Tibet, nous sommes persuadés que « l’espèce humaine n’évoluera qu’en s’intéressant de près aux théories des penseurs et philosophes d’Orient »… et nul doute que les montagnes de l’Himalaya donnent de la hauteur de vue.

Pour qui sait prendre le temps d’observer la nature, il se passe toujours quelque chose.

Mais voici déjà le temps de franchir la rivière pour traverser la vallée.

Le paysage se modifie tandis que nos cœurs résonnent du bonheur du chemin parcouru.

On savoure l’un et l’autre la richesse de cette aventure du bout du monde.

J’aime m’élancer sur ces ponts qui vibrent à chacun de mes pas. J’ai la sensation de me sentir pleinement vivante.

On s’extasie face aux cadeaux que nous offre régulièrement Dame Nature.

Le temps des plantations… l’agriculture de montagne est vivante par ici.

Et pour planter, il faut d’abord creuser, en un petit ballet des bêtes et des hommes, que nous pourrions admirer sans nous lasser, des heures durant.

La terre retournée, une femme, accompagnée de son chien, sème les grains qui donneront la récolte d’ici quelques mois.

Nous sommes captivés, impressionnés par l’a force l’habilité et l’harmonie que nécessite ce travail que nous ne sommes plus habitués à voir dans nos contrées où tout est mécanisé.

Les paysages dessinés par la main de l’homme sont un régal pour nos yeux et nous ne cessons de faire des photos qui nous permettront, une fois rentrés à Paris, de nous replonger dans cette ambiance si paisible… et de vous la partager.

Les terrasses cultivées, les jeux d’ombre et de lumière, les vieilles habitations… tout concourt au charme de ce fameux balcon des Annapurna.

Il est encore tôt, ici c’est l’heure de se laver les dents, ce qui n’empêche pas de saluer le voyageur qui passe.

C’est si beau que même Prem, qui fréquente régulièrement ces chemins, reste par moments en contemplation, méditatif face au paysage qui se modifie à chaque plis de la montagne.

Pour ma part, je suis conquise par ces petites maisons traditionnelle qui s’harmonisent si bien dans le paysage… et il faut en profiter, car ici aussi le béton arrive.

Nouveau pont suspendu. Suspendu comme le temps. Suspendu comme nos esprits, dont les pensées se balancent au rythme lent de nos pas.

Qui ne rêverait de s’installer ici ?… au moins quelque temps… le temps de ralentir suffisamment pour arrêter de dépasser sa propre vie…

Et en voici un qui travaille tranquillement sur le toit de sa maison à fabriquer une hotte en vannerie.

L’homme est tout à son ouvrage.

Il est concentré sur son travail, mais cela ne l’empêche pas de nous saluer de loin, dune geste éloquent, mais que la photographe n’a pu saisir.

Dans chaque coin de la montagne, il y a de l’activité.

Pour nous, il est temps de faire une petite pause méditativo-régénérative face à la vallée que nous sommes en train de descendre. C’est aussi le moment de faire quelques étirements et postures de yoga pour ne pas trop souffrir dans les descentes. Et oui, contrairement aux apparences, il est souvent plus difficile de descendre que de monter.

A plusieurs reprises, nous rencontrerons des buffles paisibles qui paissent tranquillement dans les prés et sur les chemins.

Un peu plus bas, nous découvrons fascinés une vieille femme qui tresse des bambous.

Elle s’applique à ce que le travail soit bien solide.

Nouveau petit troupeau de buffles sur la route. Prem, toujours prévenant, préfère nous attendre.

Et comme partout, il suffit de bien observer partout pour découvrir la vie en montagne et ses multiples activités. Ici, c’est l’heure de la taille des arbres.

Continuant notre descente (qui ici « monte », c’est le fameux « flat » népalais !), nous arrivons maintenant à une tea-house.

C’est l’occasion de grignoter quelques bananes locales en compagnie des enfants qui ne demandent qu’à faire connaissance.

Nous sortons quelques ballons gonflables de nos poches.

Nous passons alors un bon moment en leur compagnie.

Les enfants demandent à être pris en photos.

Ils sont très photogéniques… mais n’ont pas encore les talents de mannequinat de leurs voisins indiens !

Nous passons ensuite un moment à regarder les photos ensemble. Quel dommage de ne pas avoir de quoi imprimer une ou deux photos que nous pourrions leur laisser en souvenir.

Mais si nous voulons arriver à temps à notre RDV, il est grand temps de reprendre le chemin.

L’école du village, avec une carte du Népal peinte sur une pierre de la montagne.

Tout un moment, nous cheminons avec ce vieil homme qui parcourt la montagne tout en conversant abondamment à l’aide de son téléphone portable.

Petit à petit, le paysage s’est transformé. Nous avons franchi un petit col et nous arrivons dans la vallée des rhododendrons, plus exactement à Pothana.

Les arbres commencent leur floraison, c’est tout simplement sublime.

Nous nous arrêtons à la grande Tea-house sur le côté gauche du chemin.

Prem y a ses habitudes. Il déniche tout de suite une guitare et nous chante la sérénade tandis que nous nous affalons sur une chaise dans l’attente d’une boisson bien fraîche, au citron-gingembre.

A l’ombre du parasol, nous nous remettons tranquillement de la marche « flat ». Il fait très lourd, légèrement orageux.

Face à nous, pour quelques instants encore en dehors des nuages, le majestueux sommet du Machapuchare ou fishtail.

Tout autour les sommets immaculés du massif des Annapurna. La vue est sublime.

La propriétaire décroche son linge… il serait dommage que l’orage, qui pourrait bien arriver dans les prochaines heures, le trouve sur les fils.

Puis, dès que le déjeuner – cuisiné avec des légumes de toute première fraîcheur comme c’est la coutume dans les montagnes – est servi, elle sonne la cloche pour appeler tout le monde.

Après cette délicieuse pause déjeuner, nous reprenons la route vers Kande où nous attend Govinda, notre chauffeur qui doit nous ramener à Pokhara.

Ram soutient mes derniers efforts, j’ai les jambes en compote mais avec ses encouragements je viendrais au bout des derniers mètres.

Petite pause photo pour immortaliser ce grand moment. Nous sommes tellement fiers et heureux d’être arrivés au bout de ces quelques jours de trek malgré mes genoux, mes chevilles, mon dos un peu en compote. Je ne regrette pas les heures de yoga pour me préparer à vivre cette merveilleuse expérience.

Et surprise ! Ici, quand on pense être arrivé au bout du chemin, il y a toujours un escalier. Nous arriverons quand même à le gravir jusqu’à la voiture de Govinda, les jambes lourdes, mais le cœur emplit de joie et d’émotions positives. Nous sommes vraiment reconnaissants à Prem et Ram de nous avoir patiemment accompagnés tout au long de ce périple qui nous a fait appréhender le monde sous un nouvel angle. Merci de nous avoir permis de faire ce chemin tant dans la montagne que dans nos cœurs !

Par Nathalie et Jean-Yves

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Avatar de Sreejith Nair Sreejith Nair dit :

    Beautiful post!

    One of my dream destinations…

    Let’s hope, I will be able to trek through this trail soon 🙂

    Thank you so much for sharing…

    Aimé par 1 personne

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