English version : https://nathjy.travel.blog/2020/11/07/on-a-full-moon-night-in-viterbo/
Versione italiana : https://nathjy.travel.blog/2020/08/31/in-una-notte-di-luna-piena-a-viterbo/

Tout le monde ou presque sait que les fées et les magiciens tombent toujours amoureux par une nuit de pleine lune.

C’est ainsi que par une nuit de pleine lune, dans les ruelles de la ville moyenâgeuse de Viterbo, le magicien Merlino crût apercevoir au fond d’un tunnel, l’ombre de la fée qui allait ravir son cœur à tout jamais.

Un bref instant seulement, car à peine retourné, voilà que celle-ci avait déjà disparue.

Merlino poursuivit sa méditation et arriva sur la majestueuse Piazza San Lorenzo. Il se laissa une nouvelle fois éblouir par la loggia à ciel ouvert du Palazzo dei Papi.

Combien de fois s’était-il laissé ainsi envouter ? Il ne saurait le dire tant la magie du lieu exerçait sur lui une attraction très prégnante. Il faut dire qu’il émane une force incroyable de ces bâtiments du XIIIème siècle.

Merlino avait ensuite erré à travers la vieille ville se trouvant ainsi propulsé en un rien de temps au moins 800 ans en arrière.


Piazza della Morte, il fit une pause pour admirer la fontana della morte et les reflets des guirlandes lumineuses sur la devanture d’une ancienne échoppe.

Il se retourna pour regarder la petite place animée sur laquelle des hommes et des femmes semblaient prendre du plaisir.

Dans un étroit passage comme il en existe souvent dans les villes de cette époque, il croisa un chat roux sur un scooter rouge. On dit chez les magiciens que si vous croisez un chat roux sur un scooter rouge par une nuit de pleine lune, vous avez toutes les chances de trouver votre bien-aimée.

Merlino décida donc de poursuivre ces pérégrinations dans l’espoir naissant de retrouver la petite fée vêtue d’un habit rayé rouge et blanc.

En passant sous les fenêtres illuminées d’un magnifique balcon, il s’imagina quelques instants en Roméo éploré pour séduire sa Juliette.

Il se souvint alors que les fées aiment les écrits, les livres et les chaudrons magiques. Il se précipita dans la rue qui menait à cette fameuse auberge dans laquelle les livres jouxtaient les chaudrons sur les étagères. En vain, car le lieu était désespérément vide, tout comme le cœur meurtri de notre magicien.

Un peu plus loin, il se souvenait qu’un de ses amis magiciens avait il y a quelque temps inscrit sur les murs d’une église, toute une litanie de mots magiques. Il poussa donc jusque-là en espérant que la fée soit venue y retrouver une formule magique oubliée.

A quelques pas, sur la gauche, un très grand magicien avait déposé d’immenses galets sur lesquels les enfants du monde moderne aimaient s’amuser.

Et soudain, alors qu’il se remémorait la force avec laquelle le magicien avait installé ces galets, il aperçut une nouvelle fois la fée à l’habit rayé de rouge et de blanc. Cette fois-ci, elle était accompagnée d’une fée au petit sac bleu à fleurs. Merlino, saisi par l’émotion, ne savait que faire. On a beau être un grand magicien, quand l’amour sonne à la porte, on est parfois un peu désemparé.


Il décida de les suivre dans le quartier San Pellegrino. C’est ainsi qu’il apprit à découvrir ce qui fait le bonheur des fées. Comme par exemple, s’extasier pendant une heure devant un escalier bien décoré ou encore s’amuser des affichettes des hôtels qui accueillent les vélos au coin des ruelles.

Un temps donné, il se retrouva à nouveau seul et crût avoir perdu à jamais celle qui faisait battre son cœur à une vitesse inconnue jusque-là. Merlino se demandait même si sa poitrine n’allait pas exploser.

Heureusement, la vue paisible des habitations moyenâgeuses autour du Ponte di Paradesso ramena le magicien au calme. Revenu à la raison, il prit la décision de rentrer. Non il ne fallait pas croire aux histoires de chat roux et de nuit de pleine lune, cela n’avait bien entendu plus aucun sens à notre époque moderne.

C’est alors qu’il retrouva nos deux fées adossées à la margelle d’une fontaine tout en dégustant avec volupté une gelato. Encore une découverte pour Merlino, les fées aiment savourer des gelati avec de la panna bien entendu.

Un temps, il admira l’eau de la fontaine pour retrouver un peu de sérénité puis pris un air innocent, comme savent le faire les magiciens amoureux à deux doigts de déclarer leur flamme.

Il fit mine de s’intéresser à la structure de la fontaine, aux jeux de l’eau et de la lumière.

Il choisit d’aller lui-même s’acheter une gelato parce que les magiciens aussi aiment les glaces à l’italienne. Et puis cela rafraichit les idées. Car qu’allait-il se passer en sortant de l’échoppe ?


En s’approchant de la fontaine magique, il aperçut cette fois-ci la fée qui regardait à son tour les jeux de l’eau et de la lumière d’un air détaché comme savent le faire les fées quand elles découvrent émues qu’un magicien les regarde avec amour. Etait-ce un signe pour Merlino ? L’histoire ne le dit pas…

Toutefois, un voyageur en qui nous avons toute confiance, nous assure avoir aperçu les ombres chinoises, de Merlino le magicien et de Giulia la fée, se détacher amoureusement sur le Palazzo Farnese pour l’éternité.
Par Nathalie
J’adore ce mélange de modernité sur paysage de moyen âge, c’est un délicieux récit furtif et délicat. Merci à vous deux pour cette promenade romantique.
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Magnnniiiiffffiiiiqqqsuuuueee vraiment !!un enchantement de te lire …
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Merci pour ces beaux jeux de l’amour
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